À 50 ans, je réalise que je ne suis pas fait pour vivre seul.

La plupart du temps, ces jours-ci, je vis seul. Ma santé mentale en souffre.

Photo par Dan Gribbin sur Unsplash

J’ai initialement écrit cet article en anglais en mars 2023. Je le traduis et republie ici avec des changements minimaux. Je vous donnerai les dernières nouvelles à la fin de l’article.


C’est une réalisation qui m’est venue que récemment… pendant les dernières semaines, en fait. J’étais content de m’être séparé de mon ex-épouse, parce que ça signifiait obtenir un certain degré de liberté. Je ne savais pas que je m’orientais pour avoir des problèmes de santé mentale.

Une de mes réalisations récentes est que je n’ai jamais vécu seul pendant des longues périodes de temps. Je n’y ai jamais pensé sauf récemment. Ma trajectoire en ce qui concerne mon domicile est ainsi:

  1. Dès la naissance, j’ai vécu avec mon père ou ma mère.
  2. À 19 ans, j’ai déménagé pour aller à l’université, mais j’avais des colocataires.
  3. À 24 ans, j’ai rencontré mon ex-épouse. Pendant notre première année ensemble, nous étions séparés, mais je vivais chez ma mère, alors je n’étais pas seul.
  4. À 25 ans, j’ai déménagé aux États-Unis. Mon ex-épouse et moi ne vivions pas ensemble au début, mais nous nous voyions régulièrement, Toutes les semaines, la plupart du temps.
  5. À 27 ans, j’ai emménagé avec mon ex-épouse.
  6. À 50 ans, je me suis séparé de mon ex-épouse, en novembre 2022.

Quand je vivais avec mon ex-épouse, je devais aller étudier dans d’autres villes, et je chambrais là-bas. Par contre, je revenais habituellement à la maison toutes les semaines. Même quand j’étudiais à l’étranger, et que je ne pouvais pas retourner à la maison, j’avais un ou plusieurs colocataires. Donc, même si j’étais loin de mon ex-épouse, je n’étais pas seul.

Tout ceci pour dire que je n’ai jamais vécu seul pendant une période substantielle avant de m’être séparé de mon épouse.

Je suis présentement en période de friche avec les amis. La plupart de mes amis ont pris le côté de mon ex-épouse, et je les ai perdus avec le divorce. Donc, je ne peux pas juste aller prendre une bière avec un copain. En plus, je ne bois pas d’alcool, donc aller prendre une bière ne marche pas, peu importe les circonstances.

Je suis aussi partiellement sourd. Ceci peut causer de la difficulté avec les événements publics. J’ai une prothèse auditive que je n’utilise pratiquement jamais. (Oui, je sais.) Mais même quand je l’utilise, si la place dans laquelle je me trouve cause juste un peu d’écho, ma prothèse à de la difficulté à compenser.

J’ai ma petite amie. Je l’adore, et je sais qu’elle m’aime. Par contre, sa santé mentale la rend indisponible pour moi pour de longues périodes de temps. En plus, le fait que je ne bois pas, que je suis partiellement sourd, et notre distance d’âge la rend réticente à me présenter à ses amis.

Soupir…

Votre vie d’autiste existe grâce à votre support. Utilisez l’un des liens ci-bas pour me supporter. Merci!

Cet état de fait est néfaste pour ma santé mentale. Je suis sûr que le divorce et le fait que j’ai eu un cancer, et que je suis présentement handicapé n’aide pas. Mais ce ne sons pas les seuls problèmes. Pour ce qui est du cancer, j’ai passé en rémission il y a deux ans, et je n’ai aucune raison de croire que c’est revenu.

Donc je me crois en dépression légère parce que je vis seul. Les pires jours, il me faut plusieurs siestes, et je vais au lit assez tôt. Je ne me sens pas bien le reste du temps. Par contre, je crois que mon cas est plutôt circonstanciel. Je peux avoir du plaisir et être heureux. Seulement, ceci semble plus rare ces jours-ci.

Je dois aussi dire que ma situation est beaucoup moins grave que quand j’étais sous l’influence de la famotidine l’été passé. À ce moment-là, je ne voulais même pas me déplacer du sofa. Aujourd’hui, je suis plutôt fonctionnel, mais pas super au niveau de l’énergie.

Je raconte que mon énergie n’est pas un problème quand j’ai un partenaire chez moi. C’est bien vrai. Quand un partenaire est ici, je n’ai pas besoin de sieste, et je peux aller me coucher tard sans me forcer à rester éveillé. Ces faits sont difficiles à expliquer sauf si je souffre de dépression quand je suis seul.

Donc, quand je n’ai pas de partenaire ici, je suis en dépression, mais quand j’ai un partenaire ici, je me sens bien. Néanmoins, mon expérience suggère qu’un colocataire, ou bien un ami, seraient aussi efficaces pour traiter ma dépression.

Je suis aussi devenu un caregiver Dom l’an passé. Un caregiver Dom qui ne peut donner du support face à face à ses partenaires est un Dom plutôt triste. Par contre, pour cette activité, j’aurais besoin de plus qu’un colocataire ou un ami. J’ai ma petite amie, mais, encore une fois, sa santé mentale la garde souvent au loin.

J’ai récemment vu un infirmier psychiatrique. Il a décidé de me mettre sur la lamotrigine pour traiter mes sautes d’humeur, mon anxiété, et ma légère dépression. Je fais juste commencer à prendre ce médicament. Je suis content d’annoncer qu’il n’y a pas encore de tentacules qui sortent de ma tête, mais ça peut prendre un mois avant de prendre effet.

Il m’a aussi donné une référence médicale pour un thérapeute queer qui traite l’anxiété sociale. Il avait l’air parfait sur papier. Mais quand je lui ai envoyé un courriel ce matin, j’ai obtenu réponse qu’il était indisponible pour un mois.

Bordel! 🤬

Trouver des soins de santé mentale peut être tellement difficile!

J’ai considéré encore d’essayer de me trouver des colocataires, mais c’est très difficile. Je suis queer et polyamoureux. J’ai 50 ans. Je suis handicapé. Ceci constitue beaucoup de bagage dans les yeux des autres. Je ne veux pas en plus m’immiscer dans un domicile avec des colocataires et d’avoir à cacher mon identité réelle. Ils pourraient un jour découvrir qui je suis réellement et me tracasser avec ça.

J’ai donc décidé de déménager plus près de ma petite amie, dans un appartement. Ceci n’amènera pas les colocataires, mais ça va me rapprocher d’elle et me donnera plus d’occasions de la voir. Je vais aussi me rapprocher de la grande ville et ceci améliorera mes chances de trouver des amis, et d’autres partenaires.

« Pourquoi pas te trouver du travail? » vous demandez. You, j’aurais des camarades de travail.

Par contre, mon anxiété sociale et mon handicap me font encore attendre pour rechercher un autre travail. Mon travail présentement est d’écrire. J’en ai parlé à mon infirmier psychiatrique et il est d’accord avec moi qu’il est trop tôt pour régler la question du travail. Il veut que je travaille sur mon anxiété sociale avant.

Peut-être qu’avec le temps, je vais me débarrasser de ma dépression, et de mon anxiété sociale.

Je l’espère bien.

Ma mère n’a pas réussi à faire ceci, mais dans son cas, elle avait une dépression profonde et chronique et l’alcoolisme, et ceci n’était pas du tout contextuel.


Mise à jour

Je ne le savais pas quand j’ai écrit cet article, mais j’étais sur le point de traverser l’enfer. La petite amie que j’ai mentionnée ci-haut? Ouais. Elle a brisé avec moi peu de temps après la première publication de cet article. Par la suite, elle m’a révélé m’avoir poignardé dans le dos. J’ai pleuré toute une rivière à propos de cette brisure. Je ne suis plus en enfer, mais j’ai vécu une période affreusement difficile.

J’ai toujours besoin de siestes. Par contre, je n’en ai pas besoin autant qu’auparavant, et ce dont j’ai maintenant besoin, j’attribue à mon autisme.

Je ne savais pas que j’étais autiste quand j’ai écrit ceci. Je dirais que cet article est une bonne illustration du problème que les autistes qui ne sont pas diagnostiqués vivent. Nous avons des difficultés, mais nous ne savons pas pourquoi. Ceci ne fait que nous faire sentir étrangement brisé.

Je ne suis plus en friche pour ce qui est des amis. Les bénéfices que j’ai mentionnés à propos du déménagement plus proche de la ville se sont matérialisés, sauf pour ce qui est d’être plus proche de mon ex. Je vais régulièrement dans des événements en ville. J’ai aussi un chat.

Ma situation s’est définitivement améliorée. Je suis content de ceci. Par contre, je recherche toujours des partenaires stables. J’ai besoin de prendre soin de quelqu’un.


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