Je ne crois pas que déclarer notre autisme ne changera quoi que ce soit.
J’ai vu récemment une série d’articles qui parlaient de nouvelles règles selon lesquelles les gens qui ont des troubles du comportement, l’autisme en particulier, auront la possibilité de déclarer leur trouble afin que la police puisse les traiter correctement. Avant de procéder, je veux préciser que j’utilise leur terminologie. Je ne crois pas que l’autisme soit un trouble du comportement, par lui-même. Par contre, l’autisme peut se retrouver lié à certaines conditions que les gens considèrent être des troubles du comportement.
De plus, je crois que dans certaines juridictions, la déclaration du handicap n’est pas seulement permise, mais elle est mandatée par la juridiction. Je ne peux pas traiter de tous les cas dans cet article. S’il y a déjà problème dans les endroits où c’est permis, mandater cette déclaration va seulement empirer la situation.
Je ne crois pas que cette démarche règlera quoi que ce soit. Il est peut-être vrai que dans certaines rencontres avec la police, cette déclaration de trouble du comportement changera la résolution. Par contre, en général, ceci ne changera pas comment les rencontres avec la police se résoudra. Prenez note que je parle de la police aux États-Unis. Peut-être que mon analyse ne s’applique pas là où vous habitez.
Le problème est qu’aux ÉU, la police est entrainée pour intensifier les affrontements. Je m’en fous de savoir combien de classes d’apaisement les policiers doivent prendre à l’académie. Au bout du compte, ces classes ne font aucune différence. Ce que nous voyons dans les nouvelles est que la police intensifie les affrontements, et attaque des gens qui sont eux-mêmes inoffensifs. Ceux qui doivent supporter la majorité de ces attaques sont les minorités. Que ce soit les minorités raciales, sexuelles, médicales, ou les minorités quelconques qui sont différentes de la norme.
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Mon opinion est que plutôt que d’essayer de faire des exceptions pour les minorités, la police devrait prendre l’apaisement au sérieux, pour tout le monde, et arrêter de fanfaronner avec ça. Je ne crois pas que quelqu’un qui soit entrainé de façon fondamentale afin d’intensifier les confrontations trouvera manière, magiquement, pour faire de l’apaisement quand il fera face à des gens qui devraient être gérés d’une façon différente. Ceci ne se produira tout simplement pas.
Il y a aussi le problème que certaines personnes, pour des raisons privées quelconques, ne veulent pas annoncer leur trouble du comportement ou leur autisme. D’autres peuvent faire face à la discrimination s’ils mettent un placard sur leur auto ou leur maison qui dit qu’ils sont autistes. Que se passera-t-il si la police cafouille dans une rencontre avec un autiste qui a décidé de ne pas le déclarer? Les policiers seront-ils excusés, comme ils sont maintenant excusés dü au qualified immunity?
De plus, si on suppose que ce système donnerait un avantage aux gens handicapés durant leurs rencontres avec la police, je me demande si certains malandrins pourraient faire semblant d’avoir un trouble du comportement. « Désolé. Je ne voulais pas prendre ce bonbon sans payer. J’ai un TOC. » Ce n’est pas encore fait, mais c’est quand même possible.
Et puis, que se passera-t-il pour les autistes autodiagnostiqués. La communauté autistique nous reconnait comme autistes. (Je dis « nous » parce que je suis autodiagnostiqué.) La police demandera-t-elle que quelqu’un qui se dit autiste ait un diagnostic formel? Est-ce que la police ne croira pas quelqu’un qui ne parait pas assez autiste et ignorera la nécessité de traiter cette personne différemment? Insisteront-ils que les seules personnes réellement autistes sont ceux qui ressemblent à Ran Man ou Sheldon Cooper?
Malheureusement, le conseil que j’ai pour les gens qui ont un trouble du comportement est toujours de garder leurs distances des policiers. De plus, je ne vois pas d’avantage à pré-déclarer son handicap. Je ne crois pas qu’un placard aidera. Quand vous faites face à un policier, peut-être que vous voudriez déclarer une sensitivité sensorielle, et demander au policier d’éteindre sa sirène, mais attendez de faire face à un policier.
Si vous avez besoin d’aide avec quelqu’un qui a un trouble du comportement, et qui est en crise, et que vous croyez que cette personne ait besoin d’aide maintenant, pensez aux options ci-bas:
(Désolé. Cette liste est Américaine.)
- Offrez de les amener dans une institution de santé mentale. Vous pourriez être surpris par leur accord.
- Appelez la Mobile Crisis Team locale.
- Appelez le 911, mais demandez d’être mis en contact avec la Crisis Intervention Team. Assurez-vous que la police ne soit pas impliquée.
Ceci varie dépendant de la juridiction. L’important est de ne pas appeler la police. C’est seulement quand ces méthodes ne marchent pas que vous devriez penser à appeler la police. Notez bien aussi que le mot clé ci-haut est crise. Ne faites rien de ceci, sauf si vous devez faire face à une crise. Un enfant qui fait un meltdown, n’est pas, généralement, en crise. C’est peut-être agaçant, mais pas plus.
Le conseil ci-haut est ce dont je me rappelle d’un cours donné par la National Alliance on Mental Illness. Ces gens sont des experts pour la gestion des crises. J’ai pris le cours pour aider une ex qui était schizophrène.
Au bout du compte, je crois que l’idée que nous devrions déclarer nos troubles du comportement est bien intentionnée, mais elle ignore la réalité à laquelle nous faisons face au quotidien, et ignore les problèmes mêmes qui sont intrinsèques la force policière des ÉU.
Entrainons la police pour qu’elle traite les gens humainement, et ceci règlera aussi le cas des gens qui ont des troubles du comportement.
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