Pour ceux qui se camouflaient, la réalisation qu’ils sont autistes peut les faire apparaître plus autistes du point de vue des autres.
La réponse à ma question est “non”. Vous n’êtes pas plus autiste qu’auparavant. J’ai bien expliqué avec mon allégorie du jardin que nous sommes autistes dès la naissance. Ceux qui se camouflent sont capables de dissimuler ce fait au monde, et parfois à eux-mêmes. C’est exactement ce que j’ai fait pendant la plus grande partie de ma vie. Mon autisme était là, mais il était dissimulé face à tout le monde.
Ce sont souvent les neurotypiques qui disent aux autistes qu’ils ont l’air plus autistes qu’autrefois. Ces gens neurotypiques manquent la cible. Ils soutiennent un stéréotype concernant ce à quoi un autiste devrait ressembler. Le plus un autiste se conforme à ce stéréotype, le plus cette personne est autiste. Ceci est, bien entendu, insensé. Comme je l’ai expliqué ci-haut, nous sommes autistes dès la naissance. La manière avec laquelle nous manifestons notre autisme dans le monde n’indique pas que nous serions plus ou moins autistes.
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Je sais maintenant que je suis autiste. Je ne me camoufle plus. Certains des effets de l’élimination du camouflage ont été des effets somatiques, sur lesquels je n’ai aucun contrôle. Par contre, d’autres effets modifient mon comportement, et ces effets évoluent.
Mon autostimulation a évoluée beaucoup ces derniers temps. J’avais l’habitude d’être très discret. Généralement, je m’autostimulais sous la table, ou bien mon autostimulation était invisible, comme quand je grinçais des dents. Des fois, je tapotais sur mon bureau, mais c’était au rythme de la musique. J’écoutais aussi de la musique et des vidéo-clips parce que je suis un autostimulateur audio-visuel. Par contre, après mon cancer, je me suis mis à danser des mains. Néanmoins, ces formes d’autostimulation étaient pour la majeure partie socialement acceptable. Soit les gens ne les détectaient pas, ou bien, ils trouvaient des raisons pour les excuser.
Depuis que j’ai découvert que je suis autiste, j’utilise maintenant plus de formes d’autostimulation. Par exemple, je tape mes poings ensemble. Je n’avais pas l’habitude de faire ceci. J’ai aussi commencé à faire des mouvements qui ressemblent à la danse des mains. Habituellement, je fais la danse des mains au rythme de la musique. Par contre, cette nouvelle forme d’autostimulation n’est pas exécutée au rythme de la musique, mais elle ressemble à des fragments de danse des mains. C’est difficile à décrire. Je ne crois pas que je ferai un jour une autostimulation qui soit un battement de mains, ou un tournoiement, mais j’évolue toujours. Remarquez bien que je ne gêne pas les gens qui battent des mains, ou qui tournoient.
Je suis aussi devenu plus habile à maintenir mes limites. J’ai toujours été okay dans les situations sociales. Oui, elles généraient de l’anxiété, mais j’étais capable de composer avec ça, et je n’ai jamais eu le besoin d’être le centre d’intérêt. Par contre, récemment, j’ai plus de troubles, surtout si l’espace dans lequel l’événement se déroule est bruyant. Mon habitude était que si un événement se déroulait de telle heure à telle heure, j’étais là pour toute la durée, sauf s’il y avait quelque chose d’important qui me faisait partir plus tôt. De nos jours, je m’en vais quand j’en ai assez eu. J’ai déjà fait ceci dans certains événements. À vrai dire, j’avais quelque chose d’important à faire: m’occuper de moi-même.
Je fais aussi tout pour ne pas retourner dans un bureau, ou pour me faire engager dans un boulot qui soit attaché à un bureau. J’ai déjà travaillé dans un bureau, et j’ai aussi travaillé dans un boulot qui soit attaché à un bureau. Je ne veux pas y retourner. Présentement, j’écris. C’est déjà quelque chose, mais je vais devoir trouver plus de sources de revenu si je ne veux pas retourner dans un bureau. Ce n’était pas vraiment un objectif conscient pour moi avant que je ne me sache autiste, mais maintenant ce l’est.
En conclusion, je n’ai pas de problème pour dire aux gens que je suis autiste, ou pour porter des “vêtements autistes” comme mon t-shirt Stimming Is Life. (Disponible dans mon magasin Bonfire.) Si certaines personnes ne peuvent supporter mon autisme (et certaines personnes ne le peuvent), c’est leur perte.
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